ARIBERT

Livre de cuisine, de recettes, livre de photos, livre d’auteur, livre d’histoires, difficile de ranger dans une catégorie le dernier livre sur le chef des Terrasses d’Uriage, 2 étoiles au Michelin : Christophe Aribert. Pour ma part je l’ai rangé de suite sur mon étagère, en bonne place, au milieu des « Beaux livres », ouvrages d’art et d’artistes tels Klimt ou Picasso.

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Dès la couverture, à travers la typographie rectiligne, la photo de l’homme, songeur, le noir et blanc, il se dégage une ambiance sombre. Il en impose. Feuilletant délicatement les pages, mes doigts effleurent alors un papier brut, buvard, presque recyclé. Quelques lignes centrales de souvenirs, de parcours, d’aveux, de pensées, de confidences, me plongent dans l’histoire de l’homme. Avec un grand H à Histoire et à Homme.

Quelques phrases raisonnent immédiatement dans ma tête, se complètent, se font échos, et façonnent la lecture : « je me fous d’être créatif pour être créatif. Je veux vivre ma cuisine profondément et sincèrement… », «… je suis gourmand, j’aime manger et échanger autour de la cuisine. Me nourrir et nourrir les autres…», «…ce qui me fait avancer c’est le doute… » , « …il y a quelques chose d’obsessionnel dans ce métier, l’envie que tout soit parfait… », « …le point de départ essentiel est un rapport passionnel à la cuisine, quasi amoureux… ».

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Le décor est posé, la table mise. Pas totalement. Les photos prennent le relais, ponctuées de signets, de marque-pages qui fixent le roman. A chaque image c’est comme une claque, bouleversant. Echalotes sensuelles en croute de sel, pigeon charnel aux petits pois, menthe et oignons doux, poire chavirante aux graines de coriandre et miel, mariage surprenant du pamplemousse, thé earl grey et chartreuse, troublant foie gras poêlé, fraises, vinaigre de Banuyls et miel. Les plats nous emportent vers d’autres mondes, nous émeuvent. Les paysages assombris, monochromes, statiques, les gros plans de mousse des bois, de pierres, de roche, de ruisseau, de mer, de terre, de montagne, d’horizons contrastent avec l’élégance nuancée des mets.

Une lumière filtrée, presque irlandaise, une profondeur intemporelle, une atmosphère prégnante, de no man’s land, de solitaire pourtant générée par le travail et la présence de toute une équipe, celle du livre, celle en cuisine.

Rien d’ostentatoire. Juste de la sincérité, sublimée…

 

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ARIBERT aux éditions Laymon, 49 euros.

 

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2 Responses to ARIBERT

  1. menus propos 19 octobre 2013 at 18 h 47 min #

    Christophe Aribert devrait t’inviter à découvrir son univers parce que ton ressenti sublime sa cuisine, ses goûts, son travail et sa recherche. Bravo!

    • Cuisine et Vanity 20 octobre 2013 at 13 h 18 min #

      Mais c’est prévu. Je devrais faire un stage chez lui prochainement. Il a accepté.

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